Il existe peu de lieux au monde face auxquels l’homme se sent aussi vulnérable et submergé par une aura mystique et spirituelle. Le Cap Horn en est l’un d’eux. Sa position entre 2 océans, à 55°56’ Sud et 67°19’ Ouest, et l’intensité des phénomènes atmosphériques qui l’entourent font de son passage une expérience unique et inégalable.
Des livres entiers, décrivent les difficultés que représentait le passage du Cap Horn pour les voiliers d’antan. Nous pourrions illustrer en trois temps les extraordinaires exploits et les innombrables drames qui s’y déroulèrent. Le Cap Horn apparût devant des yeux européens pour la première fois au début du XVIIème siècle. Dans le petit port de Höorn, le commerçant d’origine française Isaac Le Maire et les marins Guillermo Cornelio et Juan Schouten fondèrent la Compagnie Australe et construirent deux bateaux: le Endracht (Unity), de 360 tonnes et le Höorn, de 110 tonnes. Puis ils partirent de Texel, Pays-Bas, le 14 juin 1615.
Le 5 décembre 1992 fut ofiiciellement inauguré le Monument du Cap Horn érigé à l’initiative de la section chilienne de la Confrérie des Capitaines du Cap Horn “Cap Horniers”, en mémoire des marins de
toutes nationalités qui périrent dans la lutte contre les forces de la nature dans les mers australes proches du légendaire Cap Horn. Ce monument de 7 mètres de hauteur, formé de deux corps indépendants de cinq plaques d’acier chacun, est l’oeuvre du sculpteur chilien José Balcells Eyquem. Les plans et la construction de la structure, qui devait supporter des rafales de vents allant jusqu’à 200 km/h, furent réalisés par la Marine chilienne.
La construction dura plus d’un mois, entre octobre et novembre 1992. Sur le chemin qui mène au monument deux plaques de marbre soutenues par des structures en béton furent construites. L’une d’elle précise la nature du monument et l’autre présente le magnifique poème de l’écrivain de Valparaíso, Sara Vial:
« Je suis l’albatros qui t’attend au bout du monde. Je suis l’âme oubliée des marins morts qui traversèrent le Cap Horn depuis toutes les mers de la terre. Mais ils ne sont pas morts sur les vagues furieuses, ils volent aujourd’hui sur mes ailes, vers l’éternité, dans la dernière crevasse des vents antarctiques »